Bon, je le sais que j’en parle souvent mais autant mieux faire le tour du sujet une fois pour toutes, question de pouvoir passer plus rapidement à autre chose (des articles moins nombrilistes par exemple). J’ai un complexe de nom, je trouve qu’il ne finit plus de finir. Je vous entends déjà me répondre à ça « Oui mais tu sais dans la vie, on n’est jamais satisfait de ce qu’on a, et on veut toujours ce qu’on n’a pas. Luc Dion lui, il rêve de s’appeler Marie-Eve Leclerc-Dion. » Ben oui, c’est bien connu, « Luc Dion paraît toujours plus vert chez le voisin ». Mais je m’en fous un peu de Luc Dion et je n’ai aucune compassion pour lui. Car au moins les gens ne sont pas obligés d’avoir un minimum de cardio pour prononcer son nom ou de changer leur mine de crayon avant de commencer à l’écrire. Il n’y a probablement qu’Élizabeth Blouin Brathwaite qui puisse me comprendre puisqu’elle non plus son nom ne rentre pas sur un afficheur. Je soupçonne qu’elle a même dû perdre plusieurs contrats à cause de ça.
Possiblement entendu aux bureaux de chez Spectra:
– Connais-tu ça toi, une Élizabeth Blouin Bra?
– Jamais entendu parler. Une nouvelle marque de soutien-gorge?
– Non, non, c’est une chanteuse. Elle vient juste de m’appeler pour me dire qu’elle acceptait de faire partie de la programmation. C’est bizarre, on ne l’avait même pas approchée.
– Probablement une des premières évincées de Star Académie qui essaie de nous en passer une p’tite vite. Oublie ça.
Ce qui est parfois frustrant avec ce long nom, c’est qu’il trahit définitivement ma génération, c’est comme si j’avais mon année de naissance de tatouée dans le front (c’est quand même mieux qu’un signe chinois sur l’omoplate, je l’avoue). Et je ne me décide pas à laisser tomber l’un de mes 2 noms de famille car j’aurais l’impression de renier symboliquement mon père ou ma mère. Résultat: j’ai des frustrations accumulées et je ressens soudain le besoin de me venger sur quelqu’un. Ma future descendance par exemple. Je vois ça comme un genre de Payez au suivant pour me sentir moins seule dans mon complexe nominal. Alors voilà, je brainstorme sur la question depuis quelques temps et j’en suis arrivée à la conclusion qu’il serait trop facile de me marier à un David Therrien-Lefebvre et de faire porter les quatre noms de famille à nos enfants. Trop prévisible comme vengeance. Je veux donc pousser la note un peu plus loin, afin d’être vraiment certaine qu’ils seront les derniers à être pris dans l’équipe de ballon-chasseur. Voici mon top 3 jusqu’à présent (vos votes et/ou suggestions sont les bienvenus):
1) Un nom inusité.
On a tous entendu parler de quelqu’un qui connaît quelqu’un qui s’appelle Alouette ou Pleine-Lune. J’irais dans le même sens en appelant ma fille Carnior. Comme ça, quand je vais la chercher je vais pouvoir dire: « Mais où est donc Carnior? » (avec un accent français en prime).
2) Deux noms qui ne vont pas vraiment ensemble.
Il y a cette nouvelle mode des noms composés dont tu te demandes comment le trait d’union s’y prend pour les garder ensemble tellement leur cohabitation semble contre nature. J’ai ainsi pensé à Félix-Céline qui fonctionne autant pour un gars que pour une fille (ou pas). Et si je pousse ma chance un peu plus loin, je pourrais même lui donner mes deux noms de famille et l’appeler Félix-Céline Leclerc-Dion. Magique.
3) Un nom composé en trois temps.
Je parle ici d’un Léo-Rémi-Julien par exemple. J’aurais ainsi l’impression de contribuer à repeupler le Québec parce qu’avec un nom pareil, on dirait toujours qu’il y a plus de monde qu’en réalité:
– Qui c’est qui va être là pour nous aider à déménager finalement?
– Léo-Rémi-Julien et Guillaume.
– Wow, ça va aller vite.
Je pourrais même y aller avec un mixte de l’option 1) et l’option 3) et ainsi choisir un nom-inusité-composé-en-trois-temps tel que Où-Est-Charlie. Comme ça, quand je vais chercher mon enfant, je vais pouvoir dire: « Mais où est donc Où-Est-Charlie? » (clairement j’ai le pressentiment que je vais perdre mon fils ou ma fille un jour chez Costco).
Plus sérieusement, je pense que ce qui serait le plus simple pour moi, c’est que le père de mes enfants porte déjà l’un de mes 2 noms de famille, soit Leclerc ou Dion. De cette façon, nous n’aurions pas à avoir toute cette lourde discussion à savoir lequel on garde. Si c’est un gars on l’apellerait Nicolas Dion-Dion et si c’est une fille, Anne-Marie Leclerc-Leclerc. Pas de chicane dans la cabane.
Ton texte est magique. Magiquement bien écrit et magiquement belhommagé pour Nico et AM! Ouah, comme j’aurais aimé me retrouver dans ce texte! J’ai bien rigolé en tout cas, merci 🙂
Haha. Merci Val. Je pense à toi la prochaine fois!
HAHA! Je compatis de tout coeur et j’ai moi-même toujours eu la réflexion par rapport à ces noms composés qui trahissent notre âge… ca me brise toujours un peu le coeur et je me mords la lèvre inférieure en le faisant, mais j’ai toujours scrappé un de mes noms de famille au travail. À job, c’est Antoine Levasseur… sorry Rivard. Je dis souvent à mon deuxième nom de pas s’en faire, que son jour viendra. Je lui jure que si je deviens une grande star, je m’appellerai juste RIVARD… en plus ca ressemble à Rihanna.
Et finalement, je te conseille de te faire appeler par tes initiales, c’est toujours ben drôle. Dans ton cas, ca serait MELC (Em-e-el-cé prononcé rapidement, c’est l’fun comme tout)
Bon article!
Tu devrais faire comme Rihanna et ajouter un h dans ton nom: Rhivard. Tellement plus star!
– MELD (et non MELC)
Il ne faut jamais sous-estimer la force du nom miroir, par exemple un garçon que tu nommerais Noid-Crelcel Leclerc-Dion. Sophistiqué et en plus, ça sonne un tantinet fabuliste Hollandais.
P.S. Défi relevé
J’aurais clairement dû t’en parler avant d’écrire cet article question de pouvoir te voler ce gag. Mais bon, heureusement Eric Beaudin était là pour se faire dérober Félix-Céline Leclerc-Dion.
Non mais t’es vraiment drôle!!!! Heu… on ne cesse pas ce blogue svp ? 😉