Comme la fois où j’ai commencé l’année du bon pied.

3 janvier. Pu capable des vacances. Suis rendue trop zen. Besoin d’un peu d’action. J’ai écouté la saison 1 d’Unité 9 deux fois déjà. Je les envie presque les prisonnières. Y’a l’air à se passer plein de choses en dedans.

Hâte de retourner travailler. Le bureau ouvre officiellement le 7 janvier mais besoin d’une équipe aujourd’hui pour dépanner certains clients. Moi moi moi ! Je mets mon cadran pour 7h00. Je me réveille par moi-même à 6h00. Party. J’ai l’impression que c’est Noël. Ok, je me calme.

Je me prépare. Je me mets même du mascara. Je prépare mon kit de yoga. Je me fais un lunch santé. Vivement les bonnes résolutions de 2013. Je sors de chez moi. Mes voisins ont sorti leur recyclage. Ah ben oui, c’est aujourd’hui ça. Maudit que c’est l’fun sortir son recyclage. Je retourne chez moi. Je ramasse tout ce qui traîne et qui pourrait ressembler à du recyclage. Je l’ajoute au tas déjà entamé sous l’évier. Je lis les grands titres du journal en vitesse pour pouvoir l’ajouter lui aussi. J’aime que mes sacs de recyclage soient bien remplis. Pas de perte d’espace. Je prends un grand sac transparent et le remplis dudit tas. C’est le dernier sac de la boîte de sacs. Je peux donc mettre la boîte du sac de recyclage dans le recyclage. Wow. J’ai l’impression que j’ai le droit de faire un vœu. Eh que l’année commence bien.

Je marche tranquillement vers le métro. Je ne mets pas mes écouteurs ce matin. J’ai le goût d’être en contact avec mon voisinage. J’ai le goût d’être en contact avec mon quartier, avec mon présent, avec ma vie. Je souris au gars qui fume une cigarette devant l’épicerie. C’est pas grave, tu te reprendras en 2014. Un automobiliste me laisse traverser la rue. Je lui fais un signe de la main. Je continue ma route. Les trottoirs sont glacés. Je redouble de prudence. Badabing badabang. Pas assez finalement. Je suis étalée sur le sol. Ma cheville me fait mal. Pleure pas. Pleure pas. Pleure pas. Bouhouhou. Je pleure comme un fantôme.

Je suis toujours par terre. Pas capable de me relever. Pas envie. Je vois mon hiver défiler devant moi. Je me vois en train d’écouter la saison 1 d’Unité 9 pour une troisième fois. Me dire qu’elles sont chanceuses les filles de Lietteville parce qu’au moins elles peuvent marcher, elles. Je me vois ne plus être capable de sortir de chez moi. Passer mes weekends à manger des crottes de fromage. Ne plus avoir de crottes de fromage mais ne pas être capable d’aller en racheter à l’épicerie. Chercher dans les craques du divan pour voir s’il n’en resterait pas. Me commander des leggings en ligne sur le site d’Addition Elle.

– Êtes-vous correcte Madame ?, me demande un passant.

– Haha. Oui oui merci.

Dès qu’il a le dos tourné je recommence à pleurer. C’est sûr que ma cheville est brisée. Soit foulée, fêlée, cassée, fracturée, fractionnée, déchirée, ou déligamentée. C’est pas clair. Je réussis finalement à me relever. Je sautille jusque chez moi en pleurant. Les trottoirs ne sont pas encore déblayés sur ma rue. J’ai zéro fun. Mon mascara a coulé. Quand je croise des gens je pleure encore plus fort pour qu’ils comprennent que ça fait vraiment mal. Ils m’ignorent. J’arrive devant chez moi. Je m’effondre sur les marches de l’entrée. À bout de bras, j’essaie de débarrer la porte. Je tourne la clé. À droite. À gauche. À droite. Je ne sais plus. Je finis par y arriver. J’entre chez moi en rampant. En oubliant la clé dans la serrure extérieure. Une amie charitable qui m’amènera de la soupe plus tard dans la journée me le fera remarquer. Bof. Tant qu’à être blessée, aussi bien se faire voler aussi.

Ma cheville enfle. Je pourrais jouer dans C’est à ton tour Laura Cadieux. Je profite du fait que je pleure encore pour appeler mon collègue. Je prends toute la sympathie que je peux avoir.

– Math ? Bouhouhou. Je pourrai pas rentrer aujourd’hui. Bouhouhou. Je me suis fractionnée la cheville. Bouhouhou. Je vais avoir besoin de béquilles.

Je raccroche. J’arrête de pleurer. Je sautille jusqu’au garde-manger. Je m’ouvre un sac de crottes de fromage et je me start un épisode d’Unité 9.

Bonne année là.

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4 commentaires pour Comme la fois où j’ai commencé l’année du bon pied.

  1. Helene Leclerc dit :

    T’es folle raide Marie mais quand même qu’est-ce qu’elle a cette cheville? Tu voulais me copier puisqu’ici je porte un bandage à la cheville gauche sans être tombée sur la glace. HiHiHi. On pourra pleurer en fantôme ensemble. J’ai bien aimé. Prends soin de toi. Te quiero mucho y hasta luego. Madrina XXXX

  2. Elle a probablement une entorse cette cheville malheureusement.
    Prends soin de toi aussi.
    xx

  3. Julie Lorazo dit :

    Depuis quand tu portes du mascara, MELD? 🙂

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